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Neighbours

© Julien Benhamou

Chorégraphie et danse Brigel Gjoka et Rauf “Rubberlegz” Yasit en collaboration avec William Forsythe – musique Ruşan Filiztek/Accords Croisés – à Chaillot/Théâtre national de la danse, dans le cadre du Festival d’Automne.

C’est un duo virtuose entre deux hommes, d’origine et de techniques différentes qui s’élancent tout d’abord dans le silence, pendant un long temps, avant que le compositeur et instrumentiste Ruşan Filiztek ne s’introduise dans leurs univers, les accompagne et les appelle.

Brigel Gjoka a été formé à la danse classique en Albanie, son pays d’origine, avant de développer son travail autour de la danse contemporaine et de collaborer avec William Forsythe pendant onze ans. Rauf « RubberLegz » Yasit participait aux fêtes familiales kurdes dans l’enfance il en a appris les figures de la danse populaire avant de se passionner pour le hip hop, en Allemagne où il a grandi. Il est actuellement basé à Los Angeles. Son expérience de street dancer a été mise à l’épreuve au moment où il est entré dans la danse de William Forsythe pour le spectacle A quiet Evening of Dance. C’est là qu’il a rencontré Brigel Gjoka, en 2019, autour de l’emblématique chorégraphe.

Ensemble et sous le regard de l’ancien directeur du Ballet de Francfort, ils ont amorcé un premier travail à partir de leurs différences et se sont lancés dans la création, sans musique, d’un duo de trente minutes. Ils l’ont ensuite élargi et ouvert à la présence du compositeur et musicien traditionnel et contemporain, Ruşan Filiztek.

Ils présentent aujourd’hui Neighbours, une pièce originale et singulière élaborée à trois, les danseurs en signent aussi la chorégraphie. Dans la première partie du spectacle, silencieuse, Brigel Gjoka et Rauf « RubberLegz » Yasit sont amarrés l’un à l’autre et inventent un langage à partir du récit de leurs corps et parcours de vie. A géométrie variable, leur danse est pleine de trouvailles et d’énergie, ils font de leurs différences une richesse. Leur écriture chorégraphique est ludique, radicale et sophistiquée.

Dans la seconde partie se construit un dialogue avec le musicien. Pour Ruşan Filiztek, compositeur, c’est une première expérience et rencontre avec la danse. Il les a observés pour leur apporter des univers sonores sensibles et diversifiés, à partir de ses instruments traditionnels et électroniques. Né au sud de la Turquie de parents Kurdes, Ruşan Filiztek s’est initié au oud, au kumbust – un instrument à cordes kurde, mélange de banjo et de oud – et au daf kurde. Entouré de ses instruments, il officie depuis le fond de scène côté jardin, concentré sur la danse, envoie avec subtilité ses appels, imprécations et mélodies portés aussi par la flûte, le vocal et le chant choral auxquels répondent les danseurs dans leur gestuelle et leur fluidité. Le tambour scande les pas traditionnels de la danse aux foulards rouges et lui donne énergie et grâce. Les figures sont imprégnées d’enfance, de souvenirs personnels, de complicité et de liberté. Les interactions entre danseurs et musicien dessinent un paysage rare et paradoxal (mis en lumière par Zeynep Kepekli), en symbiose avec le spectateur. L’ensemble est d’une belle virtuosité.

Brigitte Rémer, le 28 novembre 2022

Chorégraphie et Danse : Brigel Gjoka et Rauf « Rubberlegz » Yasit – composition et musique Ruşan Filiztek – lumières Zeynep Kepekli – costumes Ryan Dawson Laight – régie générale et lumières Dan ‘DJ’ Johnson – régie son Patrick Dell.

Du 17 au 24 novembre 2022, mardi, mercredi et vendredi à 19h30 – jeudi à 20h30 – samedi à 17h, à Chaillot-Théâtre national de la Danse, 1 Place du Trocadéro, 75116. Paris – site : theatre-chaillot.fr – tél. : 01 53 65 30 00 – En tournée : 29 novembre à 20h30 à Beauvais, Théâtre du Beauvaisis/scène nationale – 3 décembre à 19h, à Tremblay-en-France, Théâtre Louis Aragon, Scène conventionnée d’intérêt national Art et création/danse

De Kaboul à Bamako

© Thy Collet

Avec Mamani Keïta, Mali, à la voix ; Aïda Nosrat, Iran, voix et violon ; Sogol Mirzaei, Iran, târ ; Siar Hashimi, Afghanistan, voix, tablas, daf ; Rusan Filiztek, Kurdistan, voix, saz, oud, daf ; le sextuor français Arat Kilo avec Fabien Girard guitare électrique, Gérald Bonnegrace percussions, Aristide Goncalves claviers et trompette, Michaël Harvard saxophones et flûte traversière, Samuel Hirsch basse électrique, Florent Berteau batterie – production Alexandre Debuchy) – au 360 Paris Music Factory.

Après le Trianon en février dans le cadre du festival Au fil des voix, c’est au 360 que le public est invité à voyager De Kaboul à Bamako où se fédèrent des musiciens de différentes cultures. Sowal Diabi est au départ un évènement, créé en Belgique en 2019 sous l’impulsion de Saïd Assadi, autour d’une réflexion sur l’apport des réfugiés. Sowal signifie question en persan et Diabi, se traduit par réponse en bambara.

© Thy Collet

Avant d’être musical, le projet De Kaboul à Bamako est une philosophie de vie qui se tisse entre des hommes et des femmes des quatre coins de la planète qui ont dû fuir leurs pays et la guerre pour se mettre à l’abri, c’est une utopie, un partage. Exilés, ils reconstruisent des mondes en même temps que leur identité. Sur scène, comme dans l’album qu’ils ont gravé et qui est récemment sorti, ils échangent leurs sonorités et compositions, leur virtuosité, leur amitié.

Une douzaine de musiciens/musiciennes sont sur scène, avec des instruments à cordes comme le târ, le oud et les guitares ; des percussions comme le daf, la darbuka, les tablas, les riq et bendir ; des instruments à vent comme la flûte traversière, la trompette et le saxophone ; des claviers. On se laisse emporter par les voix : la voix malienne de Mamani Keïta, profonde, puissante, aux mille couleurs et la voix iranienne éloquente d’Aïda Nosrat, qui parfois saisit aussi son violon et en joue avec passion. Leur dialogue vocal est éblouissant, ludique et généreux, dans une remarquable amplitude des tessitures. La voix de Rusan Filiztek qui s’accompagne au saz et au oud et parle du désert kurdistan (cf. notre article du 27 février 2022) ; celle de Sogol Mirzaei jouant de son târ iranien, ce fragile instrument des temps immémoriaux qu’il faut accorder entre chaque morceau et qui sait aussi dialoguer avec la trompette ; la maestria de l’Afghan Siar Hashimi, battant le daf et les tablas y ajoutant la voix. Il y a Arat Kilo, cette rencontre de musiciens parisiens avec la fascinante richesse des musiques éthiopiennes et l’hommage au compositeur et interprète Guillaume Renaud, guitariste et percussionniste, joueur de tabla, trop tôt disparu. Il y a le brio de chaque instrumentiste jouant de petits moments solos ; il y a l’ensemble avec ses chants rythmés, ses claviers, ses vents et ses voix qui déchirent l’espace et le temps. Il y a le public, debout, ou assis et les lumières qui sculptent l’espace. Il y a l’art au-delà des frontières et des guerres avec ses chants de pleurs et les gestes d’un monde qui, à certains endroits, disparaît, quand certains effacent les traces des civilisations et des cultures : ainsi les mausolées de Tombouctou ou la destruction des Bouddhas de Bâmiyân ; ou encore les musiciens de Kaboul à l’heure des talibans, enterrant leurs instruments pour tenter de les préserver.

© Thy Collet

Au 360 Paris Music Factory se construit un espace de rencontres et de convivialité et se réalise un extraordinaire travail musical, sur scène en même temps que dans les studios d’enregistrement. Les musiciens De Kaboul à Bamako s’y sont rencontrés à trois reprises pour des temps de résidence et y ont enregistré treize titres (dans une réalisation de Alexandre Debuchy) dominés tantôt par les sons du Mali tantôt par les sonorités des Balkans ou du Moyen Orient. Avec eux, on voyage, dans les musiques comme dans la tête.

Brigitte Rémer, le 8 avril 2022

© Thy Collet

De Kaboul à Bamako, concert du 22 mars 2022 – Le 360, 32 rue Myrha. 75018. Paris. Métro : Château Rouge – site www. le360paris.com – tél. : 01 47 53 68 67 – Album Accords croisés – www.accords-croises.com

Album Sowal DiabiDe Kaboul à Bamako – Titres : Désert, Solila, Master Gui, Kera Kera, Dalila, Écoute le Ney, Layli Jan, Dia Barani, Drum Talk, Râhé Nour, Snow in Addis, Zolf Porayshan, Mirage (ouverture), Mirage.

Ruşan Filiztek, de l’Anatolie à la Mésopotamie

© Hugo Gester

Concert-récital de Ruşan Filiztek, chant, saz et oud, avec François Aria guitare flamenca, Artyom Minasyan duduk – au 360 Music Factory, dans le cadre du Festival Au fil des Voix.

Sur le petit plateau du 360 Paris Music Factory sont posés les différents saz du musicien et chanteur kurde Ruşan Filiztek, élégants luths à cordes pincées de différentes tailles, au manche fin et long. On y trouve aussi son oud, ainsi que la guitare flamenca de François Aria et les duduk de Artyom Minasyan, musiciens qui le rejoindront après sa longue introduction musicale.

 Ruşan Filiztek fête son premier album en solo sorti sous le label Accords Croisés, nous le fêtons avec lui. Le saz qu’il fait sonner avec tant de dextérité, le plus ancien instrument d’Anatolie attesté depuis deux mille ans, est un instrument qui s’est déplacé sur les grands espaces des nomades de la steppe. On le trouve en Iran, en Irak du Nord, au Caucase, en Crimée chez les Tatars, en Grèce, et dans une partie des Balkans. Il entre aussi dans certains rituels sacrés et, dans la culture kurde, accompagne le poète et le barde ainsi que les chansons populaires traditionnelles.

Né à Seyhan, près d’Adana au sud de la Turquie, de parents kurdes, Ruşan Filiztek apprend le saz, enfant, avec son père qui était musicien amateur. Il étudie ensuite la musique à l’Université de Sakarya, dans la ville turque du même nom et à l’Université de Marmara, à Istanbul où sa famille s’est installée quand il avait neuf ans. Il s’y initie à divers instruments comme le oud, le kumbust – instrument à cordes kurde, mélange de banjo et de oud – et le daf kurde. Avant son arrivée en France où il s’est posé en 2015, il a sillonné les pays où la culture kurde s’est enracinée. Au-delà de la Turquie, c’est en Syrie, Irak, Iran, Arménie et Géorgie qu’il a cherché les mélopées de ses origines.

© Hugo Gester

À son arrivée en France, Ruşan Filiztek étudie l’ethnomusicologie à la Sorbonne et se fait vite reconnaître par sa musicalité propre et ses compositions. Il chante dans de nombreuses langues y compris dans la langue araméenne du peuple assyro-chaldéen qu’il a découverte en s’intéressant à la minorité des chrétiens d’orient. Il a pris part à de nombreux projets dont Orpheus XXI, plateforme européenne d’intégration professionnelle et de promotion envers les musiciens réfugiés, de niveau professionnel, pilotée par le grand spécialiste de la musique baroque, Jordi Savall. Il collabore avec Solon Lekkas, chanteur traditionnel originaire de Lesbos, en Grèce, et y vivant, spécialiste des chansons dites Aman ou Amanede, des anciennes chansons Karsilamas et des Zeibekiko qu’il interprète en grec, kurde et turc ; avec le réalisateur Tony Gatlif dans son film Djam qui fait revivre le rebetiko, cette forme d’expression proche du blues, particulièrement populaire dans le milieu des exilés d’Asie mineure, dans la Grèce des années 1920 ; avec le groupe breton Kazut de Tyr qui au cours de ses déplacements, fait des recherches sur les sonorités d’Europe Centrale et du Moyen-Orient et après un voyage au Kurdistan d’Irak présente son nouvel album, Jorjuna, avec la participation de Rusan Filiztek. Ce dernier chante et joue dans de nombreux groupes et festivals, en France, en Europe et au Moyen-Orient, initie lui-même de nombreux projets musicaux. Il reçoit en 2019 le Prix des musiques d’ici, dédié aux artistes issus des diasporas et aux artistes français travaillant sur les répertoires musicaux des diasporas qu’ils côtoient.

Sur la scène du 360 Music Factory, pôle d’associations et d’entreprises culturelles, Ruşan Filiztek ce stranbej comme on le nomme, autrement dit diseur de mélodies passe de l’instrumental au vocal avec précision, profondeur et élégance et décline les chants et mélodies d’Anatolie et de Mésopotamie. Une voix douce et puissante, subtile et soutenue, enveloppe les chagrins autant que les espoirs. Il est entouré du guitariste de flamenco François Aria avec qui il a enregistré un album en duo et du joueur de duduk Artyom Minasyan, qui gonfle ses joues comme réservoir d’air pour jouer de cet instrument exigeant, à anche double et à la sonorité grave et nostalgique. Avec émotion, Ruşan Filiztek recompose son Orient et chante en kurde, turc, araméen, arménien, arabe, diversifie les langues et les régions du monde et s’il ne parle pas toutes ces langues il en interprète magnifiquement la musique.

© Hugo Gester

L’association Au fil des Voix dont l’objectif est de promouvoir les grandes voix du monde d’aujourd’hui représentantes d’une culture, et les créations musicales transculturelles, œuvre à la promotion de la diversité culturelle. Elle propose un rendez-vous annuel sous forme de festival. L’édition 2022 vient de se terminer au Trianon, par une soirée dédiée aux artistes afghans, De Kaboul à Bamako. Par la mutualisation des moyens avec d’autres professionnels, aujourd’hui le 360 Music Factory, Au fil des Voix met en relation les différents intervenants de l’industrie musicale, les concerts et les spectacles.

Ruşan Filiztek est aujourd’hui à l’honneur et vient de donner un magnifique récital-concert. Son premier album en solo, sorti en octobre dernier, s’intitule Sans Souci. Pour celui qui l’a minutieusement préparé, soigné, rêvé, un premier album est toujours une fête. Il est accompagné par le label Accords Croisés, bureau de concerts, maison de production et label, dont l’angle de vue et de travail sont basés sur le repérage et la promotion des grandes voix du monde représentatives d’une culture, d’une esthétique et d’un courant. Ici, avec le soutien du Centre National de la Musique, Ruşan Filiztek présente des chants et mélodies d’Anatolie, de Grèce et de Mésopotamie, des ballades, des extraits d’épopées de la montagne, de différents styles, des chansons d’amour, des chants festifs et des lamentations poignantes ainsi que des compositions personnelles. Le saz à sept cordes y est roi, et Artyom Minasyan au duduk y fait trois interventions.

Dans le livret qui accompagne l’album, Ruşan Filiztek commente : « Je voulais présenter d’où je viens et où je vais », et précise : « J’ai construit le répertoire de cet album avec toutes ces rencontres entre la Mésopotamie et la Grèce, entre le désert et la mer, et ici à Paris. » Sans souci est aussi le titre d’un chant qui vient de sa rencontre avec le répertoire traditionnel gallo faite au cours de festou-noz, en Bretagne, il l’accompagne d’un saz à trois cordes. « Quand je suis né, je suis né en automne, mon père et ma mère m’avaient toujours bien dit qu’en m’baptisant dans le jus de la tonne l’on m’a donné le nom de Sans souci » dit le poème.

Vibrations et mélancolies, traditions orales et cultures millénaires d’Asie Mineure sont portées par le saz et la voix de Ruşan Filiztek qui témoigne de la mémoire collective. Un album et un  parcours à écouter, et à suivre.

 brigitte rémer, le 20 février 2022

© Hugo Gester

“J’ai l’habitude de dire que la voix chantée est le miroir de l’âme. Le chant est un moyen d’expression essentiel qui touche l’humanité et la compassion en nous” dit Angélique Kidjo, marraine de la 15ème édition du Festival Au fil des voix : www.aufildesvoix.com – Album Sans souci, de Ruşan Filiztek, production Accords Croisés, dirigée par SaÏd Assadi, www.accords-croises.com – Vu le 15 février 2022, au 360 Paris Music Factory, 32 rue Myrha, 75018 Paris – tél. : 01 47 53 68 67, métro Château Rouge.

Rusan Filiztek et l’Ensemble Atine

© Villes des Musiques du Monde

Concert, en partenariat avec le Festival Villes des Musiques du Monde, au 360 Paris Music Factory.

Premier concert après le couvre-feu dans ce bel espace du 360 Paris Music Factory qui avait ouvert le 21 janvier 2020 et fermé le 15 mars pour raisons de confinement. Le lieu a ré-ouvert en juin, et comme tous les lieux culturels qui oeuvrent pour préserver le lien social, adapte aujourd’hui ses horaires et revoit sa jauge à la baisse. Plaisir d’être là, dans une salle accueillante, et plaisir des musiques d’un soir au Festival Villes des Musiques du Monde.

En première partie, seul en scène, Rusan Filiztek, un des plus jeunes représentants de la musique kurde, joue du saz et du oud avec virtuosité. Il a reçu le Prix des Musiques d’Ici, en 2019. Son répertoire se compose de morceaux d’abord purement instrumentaux auquel il adjoint ensuite la voix, une voix de miel, qui dit, chuchote, décline, conte des balades, des louanges, des chants d’amour d’une voix sensuelle et formidablement expressive. Le chant est en langue grecque, en turc d’Antioche ou en kurde. Rusan Filiztek présente aussi Nomade, une de ses compositions. Son talent est immense.

En seconde partie, cinq musiciennes prennent place en demi-cercle sur la scène, l’Ensemble Atine, qui s’est constitué il y a un an – (Photo ci-contre / © Jeff Le Cardiet) – Atine signifie réunies en même temps qu’inédit, « à l’image de ce qu’on a essayé de faire » dit l’une d’elles. L’Ensemble revisite des mélodies iraniennes et étend son répertoire à la musique traditionnelle et aux chansons arabes. Chaque soliste, dans son parcours et dans la déclinaison de son instrument, est un affluent qui se mêle aux autres pour composer un harmonieux fleuve musical : la voix puissante et sensible d’Aïda Nosrat, le tar à la sonorité métallique de Sogol Mirzaei, le qanun aux soixante-quinze cordes pincées et chromatiques de Christine Zayed, la viole de gambe, sorte de luth à archet de Marie-Suzanne De Loye, les percussions, dont le tombak aux techniques élaborées de Saghar Khadem.

Des compositions inédites se mêlent à la poésie persane du XIXème siècle – chants d’amour de Arif Ghazvini, Saadi, Hassan Sadr Salek, Ali Akbar Sheyda, Cheick Bahaï – « Ô mon aimée, l’amour de ta face me revient, Ô mon idole dressée au cœur des jardins et roseraies, Moi captif de tes noirs cheveux, ces chaînes aux couleurs de corbeau… » écrit Saadi, ou encore, d’Ali Akbar Sheyda : « Ton amour, ô mon cœur, a embrasé mon âme, mon argile et ma substance, au vent chagrin elles sont livrées… » Chaque instrumentiste est virtuose. L’Ensemble a enregistré son premier CD, Persiennes d’Iran, sous label Accords croisés, sa sortie est prévue dans le courant du mois de novembre.

Cette balade instrumentale et poétique, brillante et généreuse, s’inscrit dans la 23ème édition du Festival Villes des Musiques du Monde qui poursuit sa programmation jusqu’au 9 novembre, en Seine-Saint-Denis, Paris et Grand Paris. Un vrai plaisir !

 Brigitte Rémer, le 20 octobre 2020

Avec Rusan Filiztek, Saz, Oud et Vocal / et avec l’Ensemble Atine : Aïda Nosrat, Voix – Sogol Mirzaei, Tar – Christine Zayed, Qanun- Marie-Suzanne De Loye, Viole de Gambe – Saghar Khadem, Percussions.

Concert, le 20 octobre 2020, au 360 Paris Music Factory, 32 rue Myrrha, 75018. Paris – métro : Château Rouge, Barbès Rochechouart, en partenariat avec Villes des musiques du monde. Sites : www.le360paris.com www.villesdesmusiquesdumonde.com – tél. : 01 48 36 34 02 – www.accords-croises.com